Frédéric Castaldi : La Belle et la Bête

6 Septembre 2018

Frédéric Castaldi : La Belle et la Bête

Frédéric Castaldi est un artiste rare. Rare par son style combinant rigueur technique et sujets décalés, humour et érudition. Rare aussi par le petit nombre d’œuvres qu’il peint chaque année et qui sont généralement aussitôt préemptées par ses collectionneurs fidèles. Sa nouvelle exposition personnelle à la galerie artfontainebleau est la deuxième depuis 2012.


En quoi consiste l’originalité profonde de son travail ? Du lointain de la première Renaissance au XXe siècle, Frédéric Castaldi a toujours étudié les grands peintres des corps : Botticelli, Giorgione, Titien, Goya, Picasso, Magritte, Delvaux. Les œuvres de Michel-Ange, puis Rosso Fiorentino ou Pontormo, aux espaces quasi intemporels, aux couleurs fortes, ont influencé chez lui le positionnement des « corps beaux » dans l’espace peint, auxquels viennent s’ajouter les cor-beaux à corps humain.


Dans les paysages rêvés de l’antiquité grecque ou devant les collines de son Auvergne natale, ces corbeaux, féminins ou masculins, rencontrent et côtoient avec douceur les humains, nus le plus souvent, hommes, femmes, enfants, figures du peintre, figures de la culture populaire (Tintin, Gaston Lagaffe, La Marque jaune, Fantômas…), dans des compositions où se mêlent architecture et design contemporains, entrelacements de colonnades et couleurs vives des maîtres de la Renaissance : le rouge, le jaune, le rose, le vert sont omniprésents.


L’histoire d’amour de la Belle et la Bête selon Frédéric Castaldi, ce n’est pas du réalisme, ce n’est pas du surréalisme, ce n’est pas de l’idéalisme. C’est un monde en soi, immanent, raconté de tableau en tableau avec sérieux et humour. Le contact entre l’humain et l’animal est étroit : les compositions rapprochent les corps au repos, marchant, dansant ou courant. Par ce partage de l’espace, parfois à la limite du déséquilibre maniériste, chacun se reconnaît pour partie dans l’autre et accepte sa part inconnue.


Cette représentation de l’être humain peut sembler utopiste, mais elle ne nie pas le mal, incarné par un Fantômas à la fois menaçant et légèrement ridicule. La peinture de Frédéric Castaldi propose ainsi un humanisme échappant aux idéologies et crée un espace accueillant des références artistiques variées tout en offrant une vision unique sur les êtres vivants.

Exposition du 21 septembre au 10 novembre 2018

Frédéric Castaldi : La Belle et la Bête
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