Frédéric Castaldi (1964)

2 Novembre 2019

Si Frédéric Castaldi n'était pas peintre, il aurait sûrement fait du théâtre. "Parfois il se déguise avec sa compagne", raconte le magazine Artension qui lui a consacré un dossier dans son numéro 113. "Il porte alors un masque de loup-garou. Elle mime la peur du chaperon rouge égaré, effaré quand vient le temps d’être croqué."

Dans les mises en scène de rapt, d'enlèvement, que Castaldi affectionne, la femme n'est pourtant pas une simple victime. La voici qui "entretient d’obscurs rapports avec un corbeau", observe encore Artension. "Point de zoophilie dans ce commerce volatile : le corps-beau, la beauté des corps géométriques, n’est-ce pas l’idéal des statues grecques ?" Mais le corbeau, c’est aussi "la bête qui sommeille en nous".

Rencontre sur le green (2014) Huile sur toile 40x50 cm

"Ce que peint Castaldi n’est pas l’idéal, pas l’archétype des néoclassiques, pas le nu académique mais le nu adamique. Il dévoile la nudité sans contrainte des corps : une chair confrontée au soleil, au vent, au paysage immémorial. D’où l’aspect fantastique d’un travail qui ne renvoie pas simplement aux jeux conceptuels du peintre surréaliste Magritte ou à l’étrangeté rêveuse de son confrère Delvaux. Ce nudisme sans esthétisme annule toute forme de hiérarchie : sous nos oripeaux, nos chiffons et nos rubans, nous sommes tous égaux face au ciel, les pieds dans les pissenlits, sous les nuages qui passent. Plus insoumis que Delvaux, moins conceptuel que Magritte, Castaldi écrit en peinture l’encyclopédie anarchiste des corps."

Né à Clermont-Ferrand en 1964, diplômé des Beaux-Arts dans cette même ville en 1989, Frédéric Castaldi a exposé à Paris, Nîmes, Metz, Caen, Lorient... Ses oeuvres figurent notamment au FRAC Auvergne et au Musée de Saint-Quentin.

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