Patrick Moya (1955)

3 Avril 2023

On est facilement séduit par l’œuvre de Patrick Moya. Les enfants aiment ses animaux mignons, les jeunes se sentent à l’aise dans son monde virtuel proche des jeux vidéo, les collectionneurs avertis apprécient les nombreuses références à l’histoire de l’art qui caractérisent son travail.

Il est cependant un peu moins facile de percevoir la cohérence de cette œuvre foisonnante aux multiples facettes et techniques complémentaires. Pour mieux comprendre, voici une approche en trois volets : le nom MOYA, les personnages récurrents créés par l’artiste, et enfin son musée idéal.

1. Son nom Bien plus qu’une signature, les quatre lettres M, O, Y et A qui forment le nom paternel de l’artiste deviennent des éléments entrant directement dans la composition de ses oeuvres et attestent ainsi leur authenticité. Très utilisée à ses débuts, cette stratégie astucieuse est encore aujourd’hui présente dans le travail de Patrick Moya. L’unité de "style" est rejetée par l’artiste qui ne veut pas se laisser enfermer dans une catégorie et excelle dans les techniques les plus variées, mais l’omniprésence du nom MOYA dans ses peintures ou dessins établit efficacement une unité autoréférentielle : on reconnaîtra toujours une œuvre de Moya au premier coup d’œil.

2. Ses personnages Assumant son narcissisme avec humour, Moya dessine dès 1997 son propre personnage, un petit bonhomme plus ou moins chauve et portant des lunettes, auquel l’artiste prête le nez de Pinocchio. Aux côtés de ce "petit Moya" figurent Pinocchio lui-même (la créature qui prend le pouvoir sur son créateur) et Dolly, une brebis rose, espiègle et androgyne ainsi nommée d’après le premier mammifère cloné de l’histoire. Puis viennent l’Eléphant, l’Ours, le Veau d’Art et tout un bestiaire gentiment loufoque peuplant des paysages méditerranéens plantés de pins parasols et survolés de soucoupes volantes. Sans oublier l’Avatar, une sorte de super-héros ailé, échappé du monde virtuel et qui s’impose en particulier dans les œuvres numériques de Patrick Moya.

Diablotin (2016) Résine n° 8/8, hauteur 126 cm

3. Son histoire de l’art Grand connaisseur et admirateur des maîtres du passé, Patrick Moya n’hésite pas à dialoguer avec eux en recomposant des tableaux célèbres avec les personnages de son propre univers pictural. Sont ainsi convoqués Léonard de Vinci, Goya ou Picasso pour le plus grand plaisir de l’amateur d’art d’aujourd’hui.

Né à Troyes, Patrick Moya fait ses études d’art dans les années 1970 à la Villa Arson de Nice, ville où il vit et travaille encore aujourd'hui. Bientôt soutenu par la principale galerie de la Côte d’Azur, il présente dès 1996 de grandes toiles et des sculptures au MAMAC, le Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice.

Puis il se met à rayonner dans le monde entier : après l’Italie où il expose très régulièrement depuis 1987, il est présent à Londres, en Allemagne, aux Etats-Unis, à Hong Kong, Taiwan, au Japon, en Corée, etc. Aux expositions de peintures et de sculptures s’ajoutent les performances et les fresques d'art urbain. Moya est partout, y compris dans les métavers où il est reconnu comme un artiste précurseur.

Patrick Moya est représenté par notre galerie depuis 2011.

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